Si toute l'Europe romane montre la même ingéniosité dans l'art de construire, il n'en demeure pas moins qu'il existe une grande variété d'accents régionaux au sein de cette langue architecturale commune.
L'école poitevine est caractérisée par l'équilibre du vaisseau central, par des bas-côtés élevés et des façades envahies de sculptures.
L'école auvergnate se caractérise par l'usage des tribunes, comme à Clermont-Ferrand, Orcival ou Issoire, et, à l'extérieur, par la silhouette très caractéristique des chevets, sommés d'une tour à la croisée surhaussée du transept, par ailleurs peu saillant, où se remarque aussi un appareil décoratif en mosaïques de brique ou de pierre blanche sur le fond d'ensemble brunâtre des laves et schistes d'Auvergne.
L'école bourguignonne est caractérisée par le berceau brisé qui donne aux édifices leur accent vertical, s'ouvre généralement à sa naissance, de fénêtres; l'abondance du décor sculpté, la grande harmonie des choeurs et l'élégance des clochers distinguent aussi les édifices bourguignons.
L'école normande connait son aire d'expansion après la conquête de 1066. Les édifices en calcaire tendre au grain fin se reconnaissent à l'ampleur de leurs proportions, à la qualité des moulurations des baies et des grandes arcades. La croisée du transept est souvent surmontées d'une tour-lanterne.
L'école provençale s'inspire de l'Antiquité en raison des nombruex vestiges romains qu'il y a en Provence. Les portails sont conçus comme des arcs de triomphe.
L'école du Sud-Ouest est caractérisée par une nef unique. Chaque travée est couverte d'une coupole sur pendentif.
L'école alsacienne se caractérise par des murs épais en grès rose avec de puissants contreforts et plaqués de bandes lombardes.